La promotion de la santé au coeur des politiques communales

Osons l’affirmer, que le Conseil communal ait adopté le principe de santé dans toutes les politiques à décliner tout au long de cette législature communale, est à la fois une victoire, une prise de risques et une réelle opportunité.

Une victoire car elle consacre le combat des nombreux experts qui, dans le sillage de l’OMS, militent pour une approche plus transversale de la santé. Que soit enfin acceptée l’idée suivant laquelle la qualité des logements a une incidence sur la santé, que la mobilité douce et active a non seulement un effet sur le climat (réduction des GES) mais aussi et surtout sur la santé des citoyens cyclistes ou piétons qui, dès lors, se retrouvent « en mouvement », que l’aménagement des places et parcs en espaces de divertissement et de rencontre favorise le lien social qui influence directement la santé mentale.

Il en va de même avec l’environnement (la qualité de l’air, la présence de la végétation), l’enseignement et la culture (qui participent à la lutte contre les inégalités sociales de santé), la participation, la propreté, la sécurité et, évidemment, la qualité de l’alimentation dans les espaces collectifs (écoles et crèches communales). Sans oublier l’importance majeure de l’action sociale menée par le CPAS. Bref la plupart des services communaux sont concernés et mènent déjà des actions en faveur de la santé, parfois sans vraiment en avoir conscience.

Que les responsables des différents services se soient mobilisés une première fois ce 5 juin pour faire, ensemble, le point sur le sujet, est une première étape particulièrement encourageante.

Effets à long terme
Une prise de risques aussi car rien n’est acquis, tout est à construire, les moyens humains et financiers sont faibles et les sources de confusion ne sont pas anodines : travailler sur la promotion de la santé au niveau communal ne revient pas à prendre en charge directement les problèmes de santé des citoyens. L’offre et la qualité des soins de santé relèvent d’autres niveaux de pouvoir (régional et fédéral). Il s’agit surtout de créer un environnement qui soit favorable à la santé et à l’adoption
de comportements de santé, afin d’éviter une série de pathologies et de se sentir bien, mieux, « en forme ».

Les résultats d’une politique de promotion de la santé se mesureront également sur le long terme. Pas toujours facile à accepter sur le plan politique… La définition des indicateurs de santé, à intégrer dans un projet de Baromètre de santé – destiné précisément à piloter de manière efficace cette nouvelle politique, et souhaité par le Bourgmestre – représente à cet égard un beau défi.

Impliquer les professionnels de la santé
Enfin une réelle opportunité car il s’agira de faire vivre sur le terrain, auprès et avec les citoyens, les messages relayés par des acteurs importants tels que La Fondation contre le Cancer, l’Association belge du Diabète, la Ligue cardiologique belge. Ces associations militent toutes pour lutter contre la sédentarité, remettre les citoyens en mouvement et opter pour une alimentation plus sobre et plus équilibrée. Précisément pour éviter certains cancers et leurs récidives, éviter de tomber
dans le stade diabétique ou éviter un AVC ou un infarctus du myocarde.

Il y a donc un travail de sensibilisation et d’implication à mener. En impliquant également les professionnels de la santé actifs sur Etterbeek. Ils ont aussi des choses à dire. Enfin en mettant sur pied le conseil consultatif de la santé qui rassemblera citoyens, professionnels et politiques, de manière à accompagner au mieux ce programme.

Pour vivre mieux, en meilleure santé.

André du Bus, échevin