4. Climat, Énergie et Environnement : Une commune et des quartiers durables

Préserver notre avenir et le bien commun implique que nous sauvegardions un système terrestre stabilisé. Nous sommes dans la zone « danger » par rapport à certaines limites de la Terre (climat, pollution, biodiversité). Cela ne doit pas nous décourager : les solutions sont à portée de main mais nécessitent une action à tous les niveaux, y compris communal. Refusons le défaitisme et agissons ensemble contre l’éco-anxiété qui nous guette.

4.1.  Répondre au choc climatique et diminuer la pollution atmosphérique

 

Bruxelles-Environnement rappelle que « En tant qu’organes directement en lien avec les habitants, les Pouvoirs locaux – Communes et CPAS – sont des acteurs essentiels pour lutter contre les changements climatiques et mettre en œuvre des projets locaux durables ».

Depuis le 25 octobre 2021, Etterbeek est membre de la Convention des Maires pour le Climat et l’Énergie. A cette occasion, Etterbeek s’est engagée à « faire sa part » pour le climat. Un plan a été adopté pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030 et de 80% d’ici 2050 (il est écrit « neutralité carbone » en 2050 dans la convention, nous allons donc compenser pour les 20% restants – compenser, ce n’est jamais idéal, et c’est un nid à greenwashing).

Mais le changement climatique est une réalité qui s’amplifie de jour en jour et qui risque d’être plus sévère dans les villes. Etterbeek est-elle préparée à faire face aux effets du changement climatique sur sa population et sur ses infrastructures ? Le 11 mars dernier, l’Agence européenne pour l’environnement (AEE) publiait un rapport qui pointait une impréparation très générale à ce qui vient. Tarder à agir signifie inévitablement faire subir aux plus mal lotis et aux isolés d’abord les effets néfastes de ce qui vient. Agissons avec courage dès maintenant. Tel doit être notre mot d’ordre à tous, édiles et citoyens. Soyons une armée de ‘colibris’ au secours de notre environnement !

 

Diminuer la pollution atmosphérique est à la fois un enjeu de santé et une réponse au choc climatique. En Région bruxelloise, les sources principales de pollution de l’air (tous polluants confondus) sont liées au trafic routier, au chauffage des bâtiments, à la production d’énergie et à l’incinération des déchets. Sur le territoire d’Etterbeek, tous les quartiers indiquent des niveaux de concentrations plutôt «moyens» qui n’excèdent pas 28 µg/m³. Le niveau le plus faible est observé dans le secteur Cours Saint-Michel. Mais ces valeurs restent encore au-dessus du seuil de 10 µg/m³ recommandé par l’Organisation Mondiale de la Santé. (Zoom sur Etterbeek).

 

L’émission de gaz à effet de serre (GES) – le dioxyde de carbone (CO2), le protoxyde d’azote (N2O) et le méthane (CH4) – provoque le réchauffement climatique, avec les conséquences que nous connaissons. A celles-ci, il faut ajouter les émissions provenant de sources extérieures à la ville : l’industrie, l’agriculture et l’élevage. En Belgique, la hausse de la température moyenne, en 2024, par rapport à la période pré-industrielle, frôle les +2,5°C, alors que la moyenne mondiale est encore sous +1,5°C. A Paris, une étude est faite pour l’hypothèse d’une augmentation de 5°C.

 

Les sources principales de la pollution de l’air et de l’émission des GES sont le trafic routier, le chauffage des bâtiments et leur mauvaise isolation, l’augmentation de la consommation d’énergie par les habitants et l’incinération des déchets.

 

  • Pour diminuer le trafic routier, notre action se fera à la fois en concertation avec la Région et en informant largement la population sur cet enjeu. Le monitoring sera assuré par l’installation de compteurs de passage. Les alternatives au trafic routier (marche, vélo, transports en commun) seront fortement promues.
  • Sur base d’une étude sur les polluants atmosphériques et les émissions locales de GES, des mesures seront prises encourageant les propriétaires à opter d’une part pour des modes de chauffages moins polluants et d’autre part pour améliorer l’isolation de leur habitation. Ces mesures s’appliqueront tant aux bâtiments publics que privés ;
  • Des mesures de qualité de l’air seront prises dans les différents quartiers d’Etterbeek avec l’aide de Bruxelles Environnement et en y impliquant les habitants ;
  • Sensibiliser à la lutte contre la pollution d’origine numérique (ex. nettoyer nos emails, ce qui réduit l’énergie consommée par data-centers) ;
  • Organiser des campagnes de sensibilisation en touchant le public le plus large possible (fresques du climat, réunions d’informations, événements de quartiers).

 

4.2.  Diminuer la pollution sonore

 

Les effets de la pollution sonore sont multiples : on distingue ainsi les effets auditifs (pertes auditives, acouphènes etc.) et les effets non-auditifs (perturbations du sommeil, maladies cardiovasculaires, petit poids de naissance et prématurité, troubles cognitifs chez les enfants, effets sur la santé mentale etc.). Il convient de distinguer plusieurs sources de bruits : celles liées au trafic routier qui impacte principalement les grandes artères et celles liées à la densité de la population, au voisinage et à la présence de terrasses et bars.

 

Les mesures de bruit actuellement accessibles ne concernent que les nuisances liées au trafic routier et de transports en commun (trains, trams). A Etterbeek, sont donc principalement visés les artères telles que l’avenue de Tervueren, les boulevards Général Jacques, Louis Schmidt et Saint-Michel, de même que les entrées et sorties de tunnels. Il convient également de considérer les rues bordant des voies ferrées : avenue Nouvelle, rue Major Pétillon, avenue Commandant Lothaire. (Zoom sur Etterbeek).

 

  • Établir des collaborations avec Bruxelles Environnement afin de mesurer l’évolution de la pollution sonore sur ces axes routiers ;
  • Établir des collaborations tant avec la STIB qu’avec la SNCB pour ce qui relève des voies ferrées afin d’inciter l’usage de matériaux moins impactants en termes de nuisance sonore et de négocier, si possible, les horaires de passages des convois les plus bruyants ;
  • Établir une collaboration avec Bruxelles Environnement pour objectiver les nuisances sonores liées aux activités en terrasse (Place Jourdan) ;
  • Clarifier les pistes d’actions accessibles et juridiquement acceptables afin de limiter de manière efficace les nuisances sonores des terrasses en fonction du règlement général de police.

 

  4.3.  Protéger et développer les espaces verts

 

Outre leur rôle sur la préservation de la faune et de la flore, les espaces verts sont aussi des éléments qui améliorent la qualité de vie et la santé. La présence d’espaces verts est ainsi associée à une meilleure humeur, une restauration des capacités d’attention, à une réduction du stress. De façon moins directe, la présence d’espaces verts contribue à encourager l’activité physique, à améliorer la qualité de l’air, à réduire l’exposition au bruit et aux zones de chaleurs, et contribue donc à réduire le risque de développer certaines maladies (Andrieu et al., 2020). Au-delà de ces effets sur la santé, les espaces verts sont aussi des lieux de rencontre qui améliorent la cohésion sociale.

 

En comparaison avec la Région bruxelloise, Etterbeek apparaît comme une commune peu verte. Avec 28 % du territoire communal sous couverture végétale (contre 52 % dans la Région) et 17 % sous couverture arborée (contre 33 % pour l’ensemble de la région), Etterbeek fait partie des 3 communes de la Région avec le plus faible pourcentage de couverture végétale. La couverture végétale est faible dans la plupart des secteurs de la commune qui couvrent l’ouest et le centre du territoire. Elle est plus élevée à l’est à la limite de Woluwe-Saint-Pierre et Woluwe-Saint-Lambert et au sud-est de la commune (à la limite avec Schaerbeek), avec notamment la présence du parc du Cinquantenaire. (Zoom sur Etterbeek).

 

Dans ce contexte, il conviendra d’assurer une protection maximale des espaces verts existants, de renforcer, là où la chose est possible, les couvertures végétales et arborées, et de prendre des initiatives pour renforcer la biodiversité.

 

  • Établir un cadastre des arbres tant dans la sphère publique que dans la sphère privée, ce qui est aussi l’occasion d’impliquer les habitants dans cette démarche ;
  • Renforcer les mesures de protection des arbres par l’affichage des raisons qui justifient leur abattage ;
  • Poursuivre la politique d’implantation d’essences d’arbre le long des voiries, sur les places et dans les parcs et espaces verts ;
  • Organiser des journées de plantation d’arbres tant dans l’espace public (rues, parcs, écoles…) que dans les espaces privés ;
  • Sensibiliser les familles aux enjeux du vivant et aux liens entre l’humain et la nature en encourageant la plantation d’un arbre à chaque naissance ;
  • Encourager la re-végétalisation des intérieurs d’îlots par l’octroi de primes et la promotion d’exemples à suivre ;
  • Encourager le remaillage des espaces verts et de la biodiversité dans les intérieurs d’îlots par l’ouverture de petits espaces au pied des murs de séparation ;
  • Créer des événements festifs en lien avec ces initiatives de reverdurisation, afin de les faire connaître et de renforcer une dynamique vertueuse ;
  • Encourager l’installation de toits végétalisés sur les bâtiments publics et privés et promouvoir la végétalisation des façades pour augmenter la couverture végétale ;
  • Systématiser l’information relative à la végétalisation d’un espace public (rue, trottoirs, façade, place, parc…) en démontrant de façon visuelle la situation « avant » et la situation « après » ;
  • Veiller a créer un nouvel espace vert dès la fin des travaux de construction des appartements à côté de la maison communale.